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Quatrains

 

Et nous resterons l’œil rivé sur l'horizon,

les pieds nus sur la terre sacrée,

et la révolte toujours renouvelée.

Puisse le chant des cimes nous accompagner.

 

 

 

 

 

 

Bienvenue au jour qui se lève sous la pluie ce matin.

Oui, bienvenue à cette journée qui saigne de chagrin.

Bienvenue, oh bienvenue au goût discret et taquin

sur mes lèvres entrouvertes, bienvenue au goût du vin.

 

 

 

J'ai des tourbières dans les naseaux,

une prairie sur le bout de la langue.

Allons tavernier cesse ta harangue,

verse moi cet élixir qui me tient chaud.

 

 

 

J’entends les pierres chanter :

le coup de la tour penchée,

ça les fait bien rigoler.

Le granit a de l’humour autant que le grès.

 

 

 

Toi, tu aimes la clarté

et tu fuis les brumes.

Moi, j’aime la brume

par affection pour la clarté.

 

 

 

Debout mon cœur, tes rêves t’attendent.

Il te reste encore des murs à briser,

autour de nous des mains se tendent.

Attendons la mort pour nous reposer.

 

 

 

Prendre ses cliques, ses claques et puis partir.

A l’horizon , un monde à découvrir :

Vladivostok, Mexico, Agadir.

Aller vers. Mais …n’est-ce point toujours fuir?

 

 

 

Un instant, cesse tout, fais une pause.

Assieds-toi, oublie tout et surtout pose

ta montre. Troque-la donc contre une rose !

Laisse au temps un instant, qu’il se repose.

 

 

 

Si tu cherches le désert dans les pays d’ailleurs,

tu trouveras des hommes, des chèvres et des moutons.

Tu entendras des chants, observeras des scorpions.

Ton désert, cherche-le d’abord au fond de ton cœur.

 

 

 

 

Le coeur déchiré dans la poitrine,

aux folles tempêtes je me destine.

Et si je suis parfois d'humeur chagrine,

je chante dans le vent et, souriant, badine.

 

 

 

Malgré les vapeurs alcooliques aux phéromones embrouillées,

malgré les regards éthyliques aux tendresses inavouées,

l'homme perdu dans le brouillard avance d'un pas décidé,

à la recherche de l'étoile, à la recherche d'une beauté.

 

 

 

Douce clarté des paysages sauvages,

brumes emmêlées au fond du marécage,

de part le monde tant de beautés à chanter.

Un poète ? C'est un oiseau de passage.

 

 

 

 

Quand douleur étreint ton coeur malade,

va te noyer au fond du prochain rade.

De verre en verre, crache ta misère.

N'oublie pas: la vie est une promenade.

 

 

L'appel des vents de sable chargés de parfums d'épice.

Dix mille gazelles pareilles au soleil.

Je promène vagabond un coeur propice

aux tempêtes, aux cataclysmes, au feu qui émerveille.

 

 

 

 

Bringuebalé par les vents, comme un fou je vais dansant.

Suis-je le jouet de mes tourments ?

Sont-ils la glèbe d'où jaillissent les diamants ?

Comme un fou je vais dansant cueillir une tendresse à chaque instant.

 

 

 

Je suis la somme et le commencement,

la source et le firmament,

la rencontre des vents contraires,

un espoir qui désespère.

 

 

 

C'est bien parce que l'hiver

nous attend au tournant,

qu'il nous faut profiter

des joies du printemps.

 

 

Une lune bienvenue se dessine entre les feuillages.

Cette coquine ingénue se cachait derrière les nuages.

Chante la forêt et résonnent les ramages.

Parfois la nuit est douce et fait taire les mirages.

 

 

 

Et nous resterons l’œil rivé sur l'horizon,

les pieds nus sur la terre sacrée,

et la révolte toujours renouvelée.

Puisse le chant des cimes nous accompagner.

 

 

Se mettre du vent sous les paupières.

Passer son temps sur les frontières.

Glaner les fleurs de l'éphémère.

Briser la glace et sauter la barrière.

 

 

 

Et la mer en plus,

comme un saphir brisé.

La mer et rien de plus,

comme un soleil enjoué.

 

 

 

A nouveau accoudé au comptoir,

comme un navire rentré au port.

Je retrouve mes vieilles amarres:

vider son verre, noyer son sort.

 

 

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